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Sexualité chez les ados : enquêtes et conseils pour en parler

Les jeunes et la sexualité, un sujet vaste, complet et parfois compliqué à gérer pour les adultes. Dans cet article nous allons en découvrir davantage sur le monde la sexualité chez les adolescents, les meilleures façons d’en parler avec eux, comment et quoi leur dire.

Etat des lieux de la sexualité chez les ados

Première fois

Pour commencer, on peut dire que la vision et l’apprentissage de la sexualité chez les jeunes connaît un point commun à travers les générations. L’âge du premier rapport chez les hommes comme chez les femmes à lieu aux alentours de 17 ans. Tout comme les générations qui les ont précédés, les garçons et les filles ne voient pas l’acte de la même façon. Du côté masculin il s’agit généralement plus d’une grande étape à passer, l’apprentissage de la vie, la découverte. Tandis que du côté féminin il s’agit avant tout d’un acte d’amour qui doit s’inscrire dans une relation de confiance à long terme, une étape pleine de sens. 

Le sentiment de devoir choisir la bonne personne reste prédominant chez tous les ados, ils sont 90% à se sentir prêt à attendre de trouver le/la partenaire avec qui découvrir la sexualité.

Toutefois envie et obligation se mêlent parfois. Certains jeunes disent que l’un des motifs de la première fois est de « se sentir obligé ». Selon l’Observatoire de la Santé du Hainaut, en 2010 20% des jeunes de 16 ans se disaient prêt à accepter une relation sexuelle dont ils n’avaient pas réellement envie. Les raisons qui les poussent à penser ainsi sont :

  • Car ils sont en âge de passer à l’acte
  • Pour essayer
  • Pour ne pas être abandonnés
  • Pour ne pas être critiqués
  • Pour le partenaire

Contraception

Bien que le préservatif soit désormais gratuit pour tous les jeunes en pharmacie, la pilule reste le premier choix de contraception chez les adolescents. Cependant elle fait de plus en plus débat et connaît un intérêt décroissant chez les jeunes notamment suite aux controverses des pilules 3è et 4è génération (risque de thrombose, AVC, embolie pulmonaire. Sans compter tous les autres enjeux fréquemment cités comme le cancer du sein, de l’utérus ou du foie.)

Dans les chiffres les jeunes utilisent :

  • une pilule dans presque 45 % des cas
  • une pilule et un préservatif dans 16 % des cas
  • un préservatif seul dans près de 30 % des cas

(Source : Baromètre Santé)

Pornographie

La pornographie est de plus en plus présente ches les jeunes et de plus en plus tôt. 

En 2023 un jeune garçon sur 3 a déjà consulté un site pornographique avant l’âge de 12 ans soit 35% des jeunes garçons contre 12% il y a dix ans. (Source IFOP 2023)

Les jeunes filles sont également touchées par ce phénomène, 1/3 des 12-13 ans déclarent visiter des sites à caractère pornographique. 

Et cette tendance n’est pas sans conséquence. 53% des jeunes déclarent que la pornographie fait partie de leur éducation sexuelle. Or, ces contenus créent des attentes excessives envers soi et ses partenaires. Ils promeuvent des pratiques sexuelles irréalistes et parfois dangereuses. 

Dans les chiffres :

  • 1 homme de 25 ans sur 2 déclare avoir déjà complexé sur la taille de son pénis en regardant un film pornographique. 
  • 30% des consommateurs de contenus pornographiques déclarent avoir déjà doutés de leur capacité à faire jouir leurs partenaires à cause d’un film pornographique.
  • Les jeunes femmes de moins de 25 ans sont 39% à déclarer avoir déjà complexées  sur la taille et la forme de leurs seins ou de leur vulve devant un film pornographique. 

(Source IFOP 2023)

Lire aussi : La vie affective et sexuelle des adolescents en situation de handicap en EMS

Quand parler sexualité avec un ado

Il n’existe pas d’âge parfait pour parler sexualité avec son enfant. Toutefois les psychologues s’accordent à dire que tous les adolescents sont amenés à se poser des questions sur la sexualité à un moment ou à un autre, alors rien ne sert de trop le repousser ou de l’ignorer. 

C’est une étape complexe qui peut sembler gênante tant pour les parents que pour les enfants mais en réalité elle est très importante dans la construction et l’éducation d’un adolescent. En effet, des études ont montré que plus les parents parlent de sexualité tôt dans l’adolescence de leurs enfants, plus le premier rapport sexuel arrive tard. Cadrer l’éducation à la sexualité de son enfant est essentiel. En lui donnant les bonnes réponses à ses questions, en l’informant et en faisant de la prévention sans lui faire peur, vous lui permettez d’appréhender cette nouvelle étape de sa vie sereinement. 

Alors comment s’y prendre ? Quels sujets aborder et que dire ?

Nos 5 conseils pour parler sexualité avec votre enfant 

1- Aborder les premiers sujets dès l’enfance

Avant toute chose, il faut bien dissocier sexualité et relation (acte) sexuelle. 

En tant que parents, vous pouvez très bien commencer à aborder des sujets qui ont rapport à la sexualité dès le plus jeune âge de vos enfants. 

On pense ici : 

  • au consentement
  • à l’acceptation de son corps
  • la reproduction et le fonctionnement du corps humain

De manière générale, il ne faut pas avoir peur de répondre aux questions des enfants. Prenez le temps d’expliquer calmement sans vous braquer ou juger votre enfant  et sans apporter un regard biaisé par rapport à votre propre histoire.

2- Lever le tabou de la masturbation

La masturbation est encore trop souvent associée à quelque chose de négatif, sale et parfois interdit. Il est primordial de rassurer votre enfant sur ce sujet qui concerne la très grande majorité des femmes et des hommes. Vous pouvez lui indiquer qu’il ou elle peut pratiquer la masturbation ou non, que c’est son choix et quand dans tous les cas cela reste quelque chose de naturel.  Cependant, elle doit être pratiquée dans un lieu intime, à l’abri des regards.

La masturbation doit rester associée au plaisir et à la découverte de son corps.

Si vous ne savez pas comment aborder ce sujet de manière directe, vous pouvez également leur conseiller des livres, podcasts ou vidéos en lien avec ce sujet. Que vous pouvez retrouver sur POPAIA.

Découvrez : 9 ressources pour l’éducation sur la vie affective et sexuelle des jeunes

3- Proposer un accompagnement pour répondre à toutes ses questions

En tant que parents, vous pouvez être là afin d’accompagner votre enfant, répondre à ses questions et le rassurer. Mais parfois certains sujets sont trop complexes pour vous ou trop intimes pour que votre enfant soit suffisamment à l’aise avec vous. Ce n’est pas pour autant que vous devez laisser des sujets en suspens. Vous pouvez lui acheter des livres ou des contenus éducatifs sur certains sujets, l’inscrire à des ateliers d’éducation sexuelle ou faire appel à des professionnels de santé (gynécologue, psychologue, …)

4- Aborder le sujet de la bonne façon

Pour aborder la sexualité sans braquer les jeunes, il faut s’y prendre avec tact. Bien qu’elle ne doit pas être tabou, la sexualité reste une partie très intime de la vie de chaque individu.

Le plus simple reste de vous servir des actualités, de ce que vous entendez ou même de ce que vous dit votre enfant pour rebondir sur des sujets liés à la sexualité. Vous pouvez par exemple rebondir sur un fait divers lié à une agression sexuelle pour aborder la question du consentement, partir d’un reportage sur les MST à la TV pour parler contraception et protection etc.

Le tout étant de laisser l’enfant s’exprimer, ne pas le forcer à parler d’un sujet précis et poser des questions ouvertes. Par exemple : « as-tu déjà vu …. ou entendu …. », « qu’est-ce que tu penses de …. » etc.

5- Parler de la pornographie et de ses représentations

Tout d’abord vous devez essayer de restreindre l’accès aux contenus pornographiques au sein de votre foyer. Cela peut passer par un contrôle parental sur les différents appareils connectés ou par votre réseau internet. 

Néanmoins, il y a de très fortes chances que votre adolescent soit confronté à du contenu pornographique à un moment ou un autre. C’est pourquoi il est important de savoir en parler. 

N’ayez plus peur d’aborder ce sujet qui est omniprésent chez les jeunes. Pour faire une prévention efficace, il est souvent conseillé de faire le parallèle avec le cinéma et les films d’horreur. Vous pouvez expliquer que ce sont des acteurs qui jouent des scènes, qu’ils utilisent, des médicaments pour être plus performants, de la chirurgie pour modifier leur corps, il y aussi du montage, parfois des effets spéciaux etc. 

Profitez en pour rappeler l’importance du consentement et le fait qu’il n’est pas mis en avant dans la plupart des contenus pornographiques. 

L’objectif est d’expliquer assez tôt aux adolescents la différence entre la sexualité/ la vie sexuelle réelle et la pornographie afin qu’ils puissent construire le plus sainement possible leur sexualité.

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